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Comment accroître la compétitivité du sport français ?

L’échec de la candidature de Paris aux JO 2012 ou encore les résultats sportifs des Français en baisse, nous conduisent à nous questionner sur l’organisation globale du sport en France. Quels sont les solutions et projets pertinents pour faire revenir la France sur la scène sportive internationale ?

Organisation globale

Le Ministère de la santé et des sports est chargé d’organiser le sport en France, notamment au travers des fédérations Françaises. Au sein même de ces fédérations, dès lors qu’un sport devient professionnel, la fédération doit déléguer son organisation à une ligue professionnelle. Seul hic, la fédération garde une main mise sur le sport professionnel en terme de décision et la ligue se doit de verser un pourcentage de ses recettes à cette même fédération. Comparativement à des clubs étrangers où les ligues se sont détachées de leur fédération (championnat Espagnol de BasketBall par exemple), ce fait peut être considéré comme un frein à l’expansion du sport professionnel français.

Les équipements sportifs

L’originalité organisationnelle du sport Français a longtemps été enviée par nos voisins Européens, mais la France, sa baguette sous le bras, s’est trop longtemps contentée de ses premiers succès. L’échec de Paris 2012 ou encore les derniers rapports parus d’E. Besson, P. Seguin ou encore D. Constantini montrent que l’accent doit être porté sur les équipements sportifs (le rapport Seguin prône des stades neufs pour 2016 et celui de D. Constantini propose de construire 7 Arenas d’ici 2015).  En effet, les salles de sport et les stades Français ne permettent plus de prétendre à l’organisation de grands évènements internationaux.

La réforme du sport professionnel

La réforme du sport professionnel de B. Laporte permet aujourd’hui aux sociétés sportives de se transformer en société anonyme. Cela va contribuer au financement des projets de stade en offrant au secteur privé la possibilité d’un retour sur investissement dans les clubs. L’enjeu sera donc de pouvoir accueillir de grandes compétitions et ainsi de permettre aux clubs Français de se développer sur les plans économique et sportif.

Le modèle économique Français

Dans le rapport de D’E. Besson (2008), le modèle économique des clubs de Football Professionnels Français est remis en cause.

L’importance relative des droits TV dans leurs ressources et leur faible dynamisme commercial fragilise la pérennité des clubs de Football Français. Le travail doit donc être porté sur la diversification des sources de revenus, le développement d’activités « autour du match » (merchandising, Bookmaking  depuis le 7 Juin 2010) voire la création de nouvelles sources de revenus (Naming). Si l’on observe les grands clubs Espagnol et Anglais (Manchester Unt, Real Madrid), les recettes  des produits commerciaux (Merchandising notamment) sont égales voire supérieurs aux recettes des droits TV.

Real Madrid / Budget = 350M (2007) Lyon / Budget = 141M (2007)
Droits TV : 132M (38%)Produits commerciaux : 136M (39%)

Billetterie : 82M (23%)

Droits TV : 70M (50%)Produits commerciaux : 49M (35%)

Billetterie : 22M (15%)

La dépendance de certains sports au secteur public

Au niveau national, si l’on se penche sur le cas du Handball, leur budget (5M pour Montpellier HB) est en moyenne 10 à 40 fois moins important que celui d’un club de Football et dépend de moitié des subventions publiques.

Dès lors que l’on sait que puissance financière et résultats sportifs sont liés, l’indépendance des clubs vis-à-vis des subventions publiques peut être un facteur de progression sur le plan sportif. Sur le modèle de la répartition des droits TV dans le Football, une enveloppe globale avec les droits TV de toutes les disciplines sportives pourrait être instaurée afin de revenir à un « fair-play financier » si cher à M. Platini…

Projets à venir

Il convient de réguler les capitaux des clubs de football Français afin d’éviter que les clubs les plus riches dominent le championnat Français. Sur le modèle sportif américain, il suffirait d’instaurer, dans le championnat de football Européen, un « salary cap » (plafonnement de la masse salariale) global par club permettrait de rééquilibrer les niveaux dans le football. Aujourd’hui les meilleurs clubs Français (Lyon) ont des budgets de fonctionnement deux fois moins importants que des clubs comme le Real de Madrid ou le Barça. Comment rester concurrent face à un tel écart financier ? Un tel plafonnement serait ainsi un juste retour de l’arrêt Bosman qui permettrait à la France d’avoir à nouveau la possibilité de d’acheter des joueurs dignes de ce nom.

Le deuxième sujet qui fait actuellement débat est celui de la suppression du Droit à l’image collective qui permet aux clubs Français l’exonération d’un tiers de leurs charges sociales. Les raisons annoncées de cette suppression sont un coût de 100M€ pour l’état depuis 2004, et surtout l’imprévisibilité budgétaire sur le véritable apport du club pour le joueur. L’impact d’une telle suppression risque d’être une fragilisation des clubs professionnels français voire le dépôt de bilan de certains clubs déjà fragilisés par la crise. Le paradoxe réside ainsi dans le fait que parallèlement au désir de rester compétitif sur la scène internationale par des projets de construction de stade, on creuse la tombe de certains clubs Français qui vont se voir priver de certains bons joueurs à cause de cette mesure.

La France après avoir vécu de nombreux échecs ces dernières années a ouvert les yeux sur la nécessité de rattraper son retard. Aujourd’hui, comme le dit B. Laporte, « Le sport professionnel Français ne souffre pas d’être trop professionnel, il souffre de ne pas l’être assez »: l’instauration de statuts spécifiques aux clubs sportifs marque une avancée dans ce sens. Les différents projets d’équipement à venir et de « salary cap » attestent d’une volonté de développement du sport mais se heurtent parfois à des politiques contradictoires (suppression du DIC par exemple).

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