Digital Sport, l'offre "sport" de l'agence de communication WEB Stratégies

Comment le média a influencé la réputation du cyclisme ?

Regardez le du haut de ces 1m72 pour 57 kg tout mouillé, on pourrait presque croire que c’est l’anorexie qui l’a tué… Et bien non, c’est le dopage, ou le média, la question reste sans réponses. Car cet idole, Marco Pantani, bien qu’il ait fait des erreurs reste avant tout un homme avec des sentiments et tout ce qu’il s’en suit. Si ce n’est pas le média qui l’a tué, il y a grandement participé en assignant Pantani au poste de souffre-douleur officiel. Il ne s’est surement pas plus dopé que les autres, mais il n’hésitait pas à critiquer les décideurs et les politiques du cyclisme, et ça ne plaisait pas beaucoup…

Le tour de France ayant débuté ce samedi 3 Juillet, j’introduis donc ce blog sur le thème du dopage. Parce que pour une majorité des lecteurs de l’Equipe, l’amalgame dopage/cyclisme est facile, il semble intéressant de revenir à la source du problème afin de comprendre comment la réputation du cyclisme en est arrivé là. Le média, presse comme télévision, alimente cette image de « sport de dopé » allant jusqu’à inventer des histoires (voir mon article sur la polémique Cancellara). La réputation du cyclisme brûle ainsi depuis les années 70 à petit feu… Rewind.

Le déclencheur

Le cyclisme a été historiquement le déclencheur des contrôles anti-dopage, avec pour symbole la mort de Tom Simpson en 1967 en pleine ascension du Mont Ventoux. Les premières sanctions sportives pour dopage tomberont à partir de1968, début d’une course folle entre contrôles anti-dopage et sportifs.

L’industrialisation (1970-1990)

« Polypeptides save my life », « Kiss my amphétamines » étaient des slogans qui devaient résonner très fort dans la tête des sportifs : Pollentier (Monsieur pompe à urine) les a d’ailleurs pensées un peu trop fort en 1978. Jusque là, n’incriminons pas le média, la réputation du cyclisme est pourrie, mais ils l’ont bien cherché…

Le dopage, ça vous gagne (1990-Ajourd’hui)

Disons qu’à cette période, on cherche à trouver des justifications pour se doper. Apparaissent alors les AUT (Autorisation à Usage Thérapeutique) : « On ne se dope pas, on se soigne » et cornegidouille, ils sont nombreux à se soigner ! Les avocats s’en mêlent, cherchent les vices de procédures et les trouvent (plus de détails sur www.cyclisme-dopage.com).  Ce que les journalistes ont tendance à oublier à ce moment, c’est que le football, l’athlétisme, le rugby et bien d’autres sports sont également concernés par le dopage.

Sur 5594 contrôles réalisés au cours du premier semestre 2009 à l’initiative de l’AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage), 157 constats d’infractions ont été relevé soit 2,8% de la totalité des sujets testés. Les disciplines qui ont été contrôlées sont classées par part de dopage relative au nombre de contrôles :

  • 8 infractions relevées pour le hockey sur gazon (66 contrôles effectué soit 12% de cas positifs).
  • 4 infractions relevées pour le triathlon (49 contrôles effectués soit 8,1% de cas positifs).
  • 27 infractions relevées pour l’HMFAC (Haltérophilie, Musculation, Force Athlétique et Culturisme) (380 contrôles effectués soit 7,1% de cas positifs).
  • 12 infractions relevées pour le hockey sur glace (173 contrôles effectués soit 6,9% de cas positifs).
  • 14 infractions relevées pour le football (261 contrôles effectués soit 5,3% de cas positifs).
  • 7 infractions relevées pour la boxe anglaise (166 contrôles effectués soit 4,2% de cas positifs).
  • 14 infractions relevées pour le cyclisme (Ufolep inclus) (341 contrôles effectués soit 4,1% de cas positifs).
  • 4 infractions relevées pour le tennis (124 contrôles effectués soit 3,2% de cas positifs).
  • 4 infractions relevées pour le rugby à XV (148 contrôles effectués soit 2,7% de cas positifs).
  • 5 infractions relevées pour le water-polo (285 contrôles effectués soit 1,75% de cas positifs).
  • 8 infractions relevées pour le basket-ball (248 contrôles effectués soit 0,9%% de cas positifs).

Le saint football passe devant la bicyclette ? Il semblerait… Le constat est simple et triste, toutes les disciplines sont concernées. La vraie question est donc celle de la crédibilité du média, l’espèce d’illusion médiatique qui veut que lorsque l’on parle de cyclisme, on parle de dopage. J’espère que la récente descente aux enfers du football Français remettra les pendules à l’heure.

3 Responses

  1. Victor Odena

    Article très intéressant (je ne réagis que maintenant car je ne connaissais pas ce blog). Les chiffres fournis par l’AFLD sont vraiment saisissants… On voit bien à travers ces chiffres que l’on ne peut pas toucher au sacro saint football.

    En tout cas, ça fait du bien de lire un avis un peu opposé à ce qu’on peut entendre habituellement à propos du cycclisme. Puis bon quelqu’un qui prend la défense de Pantani ne peut que m’inspirer de la sympathie.

  2. lediom

    A t’on les chiffres séparés pour ufolep et ffc?
    Parce que bon, j’veux pas polémiquer, mais je pense que ceux qui sont en ufolep sont moins exposés.

Écrire un commentaire