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Où en est le football chinois ?

 

En ce vendredi 16 février, on célèbre le nouvel an chinois. L’occasion pour nous de revenir sur l’expansion de la Chine dans le monde du football et plus généralement sur le continent Asiatique, qui n’en finit pas d’attirer de grands joueurs et d’investir en Europe.

A l’image de la Ligue de Football Professionnelle (LFP), qui a décidé de programmer Nice – PSG le dimanche 18 mars à 13h, soit en prime time à Shanghai, de plus en plus d’instances du football cherchent à conquérir le marché asiatique. Et ce depuis environ trois ans. Une croissance exponentielle qui s’explique d’abord par des dépenses folles sur le marché des transferts. Par exemple, en 2016, la Chinese Super League (CSL, l’équivalent de la Ligue 1 en France) a dépensé 425 millions d’euros, soit la cinquième ligue la plus dépensière sur le marché des joueurs étrangers. A l’époque, Oscar et Hulk (photo) quittaient Chelsea et le Zénith St-Pétersbourg pour le Shanghai SIPG pour 70 et 47 millions d’euros, Ezequiel Lavezzi rejoignait l’Hebei China Fortune en provenance du PSG pour 10 millions d’euros, Ramires arrivait à Jiangsu Sainty depuis Chelsea pour 30 millions d’euros et la liste est longue… Depuis, les transferts en Chine se sont un peu « calmés », mais l’année 2016 a marqué le début de l’investissement chinois dans le football. L’année suivante, Carlos Tevez, entre autres, s’envole à son tour pour la Chine, où il signe pour 38 millions d’euros à Shanghai Shenhua. Il est cependant revenu dans son ancien club cet hiver, les Boca Juniors. Mais la Chine s’intéresse aussi aux droits TV. Ainsi, en plus des droits de la CSL, acquis par l’entreprise publique China Media Capital pour 1,25 milliard de dollars, soit 250 millions par an, sur 2015-2020, la Chine s’est aussi offert les droits de la Premier League (championnat anglais). Par conséquent, avec 660 millions d’euros posés sur la table des négociations par le diffuseur chinois PPTV pour 2019-2022, la Chine est devenue le premier marché international pour la Premier League.

 

Investissements en Europe

Si des joueurs prennent la direction de la Chine, la Chine vient elle aussi en Europe. En avril 2017, le Milan AC a été vendu à un consortium chinois, le Rossoneri Sport Investment Lux, pour 740 millions d’euros (photo). Ce qui fait de cet investissement le plus important pour la Chine en ce qui concerne un club européen. En 2016, l’Inter Milan avait aussi été racheté à 70%. En Angleterre, Aston Villa est aussi passé sous pavillon chinois en 2016, comme l’Espanyol Barcelone en Espagne, aussi en 2016. La France est aussi touchée et le FC Sochaux a été le premier à être racheté en 2015. Ensuite en 2016, l’AJ Auxerre fut racheté à 60%, l’OGC Nice à 80% et l’OL à 20%. Côté chinois, c’est (presque) tout bénéf’. Car cette stratégie de rachat a pour but de s’inspirer de la culture du foot en Europe, des techniques d’entraînement, des infrastructures ou encore de la formation. Par exemple, un club chinois s’est intéressé aux Girondins de Bordeaux et à leurs méthodes de formation. Ainsi, en octobre 2017, l’équipe U17 Nationaux bordelaise s’est envolée pendant plusieurs jours à l’occasion d’un tournoi en Chine. Le but étant pour ces jeunes de découvrir un autre pays, une autre culture, un autre football, mais dans le sens inverse, les éducateurs de Bordeaux avaient la responsabilité de faire découvrir le travail effectué aux Girondins, comme l’avait expliqué l’entraîneur des U17 Bordelais, André Pénalva, sur les ondes de la radio GOLD FM : « Pour moi, l’objectif sportif c’est bien sûr de montrer ce que l’on sait faire, face à des adversaires d’un autre continent. C’est intéressant de voir où en sont les chinois dans leur football, quels types de joueurs, de jeu. (…). On a une responsabilité, on doit leur montrer notre savoir-faire, d’ailleurs ils attendant de notre part un compte-rendu de notre politique sportive, surtout sur la formation, ils veulent des conseils, des infos. »

 

Une expansion limitée

Cet intérêt des chinois pour le football a cependant ses limites. A force de dépenser et d’attribuer des salaires exorbitants à ses nouvelles stars du ballon rond, les clubs de la CSL accumulent des déséquilibres financiers. Et sur le plan purement sportif, ces joueurs étrangers font de l’ombre aux joueurs locaux, qui peinent à percer. D’ailleurs, l’équipe nationale de Chine n’est que 70ème au classement FIFA, alors que le pays souhaiterait accueillir la Coupe du Monde en 2030. Face à ces limites et surtout devant les déficits des clubs, la Fédération de Football Chinoise (CFA) a mis en place des réglementations. Ainsi, parmi les 18 règles instaurées, deux ont pour but de développer le potentiel des joueurs locaux, à travers la réduction du nombre de joueurs étrangers autorisés sur le terrain (trois au lieu de quatre) et l’obligation de titulariser autant de joueurs chinois de moins de 23 ans que de joueurs étrangers. Concernant les transferts des joueurs étrangers, la fédération a aussi décidé d’intervenir. Lors de ce dernier mercato hivernal, l’attaquant de Villarreal (Espagne) Cédric Bakambu a été transféré au Beijing Sinobo Guoan pour 40 millions d’euros. Seulement, le club chinois n’a toujours pas officialisé ce transfert, car il chercherait à éviter la taxe instaurée en mai 2017 visant les transferts de joueurs étrangers supérieurs à 5,7 millions d’euros. Devant ce type de faille, la CFA sévit et menace les clubs voulant échapper à cette taxe de perdre des points en championnat (jusqu’à 15). Ces clubs pourraient, de plus, se voir refuser l’enregistrement officiel de leurs nouveaux joueurs, si les détails des contrats et les preuves de paiement ne sont pas envoyées à la ligue.

 

Photos : Reuters et AFP

1 Response

  1. Le football chinois est à l’image du pays : immense, irrationnel et démesuré. Il est en plein essor et a un réel besoin de se structurer. Les chinois nous envient, nous les Européens, et plus généralement, nous les Occidentaux. Ils aimeraient avoir les mêmes championnats et les même joueurs, chez eux.
    Ils progressent vite (avec l’argent) !
    http://www.comeonsport.fr

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